Ils sont le cœur du public du Théâtre des Quartiers d'Ivry
et les acteurs des Ateliers.
Sur ce site, les élèves racontent ce qu'ils y cherchent, ce qu'ils y trouvent, leurs aventures humaines et artistiques
Les ateliers des quartiers d’Ivry sont un lieu unique au monde, mais il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas le lieu qui est unique c’est ce qui s’y passe.
Les ateliers des quartiers d'Ivry, c'est une aventure au long cours, un voyage, un trajet qui va durer toute une année en prévision d’une rencontre avec le public à qui on va offrir tous les trésors que l’on a découverts au cours du voyage.
Alors bien sûr, au début il y a un guide, le professeur, avec une sorte de feuille de route (on appelle ça une pièce de théâtre): on va aller par là et puis par là et attention ici il y a plusieurs passages compliqués et on se sait pas trop comment on va faire.
Et comme dans tous les voyages : ça ne se passe pas comme prévu, il faut faire des détours, passer par où on n’avait pas imaginé passer.
Il y a des rencontres avec des personnages incroyables, des géants, des monstres qu’il va falloir essayer d’apprivoiser pour comprendre ce qu’ils disent et pourquoi ils le disent. Et si on y arrive, on découvre des paysages à couper le souffle, des paysages plus grands que vous et qui vous mettent la tête dans les étoiles.
Il y a les compagnons de voyage aussi que l’on découvre et avec qui on va faire cette traversée parce que vivre une aventure à plusieurs c’est sympa aussi, surtout quand on rencontre parfois des personnes au parcours si différent du vôtre.
Et à la fin on arrive devant le public avec les valises remplies de tout ce qu’on a trouvé et on leur dit: c’est dingue tout ce qu’on a vu, vous savez quoi, on va tout vous raconter.
J’ai le sentiment d’avoir vécu une traversée. Pendant toute une année, nous avons dû décrypter, comprendre, construire et nous approprier “Lear”. Pour ma part, j’ai littéralement plongé dans la psyché de mon personnage. Par moment, je me suis même battue avec. Je l’ai aimé et détesté.
En vivant cette histoire, à la fois collective et personnelle, j'ai été témoin de la métamorphose d'un groupe en un corps unique, dans lequel chaque
rouage était à sa place.
Pour cette première année, l’Atelier du TQI a été une révélation. Une aventure qui m’a bousculée et poussée au-delà de ma zone de confort. J’y ai trouvé un enseignement unique et d’une grande
exigence. J’ai grandi et prospéré ;).
J'ai participé avec beaucoup de bonheur à l'atelier chant l'année dernière et n'ai pu poursuivre cette
année pour des raisons personnelles.
Je tiens à témoigner de la très grande qualité artistique de cet atelier et je suis très choquée
d'apprendre avec quel manque de considération pour leur travail Anne Dubost et Pierre Trocellier sont remerciés.
Le théâtre et le chant m'ont permis de transformer tout le chagrin et la colère que j'avais en moi en véritable "arme de paix"...
Mon seul regret, c'est de ne pas avoir rencontré Yaël, Anne et Pierre avant.
Une aventure chaque fois recommencée, personnelle, collective et évidemment culturelle qui nous enrichit, nous révèle à nous-mêmes et élargit nos possibles.
Des professeurs, des artistes, très professionnels, généreux de leur temps, très investis, passeurs vers des rives où on n’irait pas naturellement.
La passion entraine la passion : si Pierre au piano ne m’avait pas fait entendre l’eau dans le Pelléas et Mélisande de Debussy, je n’aurais jamais pénétré sur ce territoire-là.
J’avais inscrit ma fille aux ateliers enfant et c’était un tel plaisir de voir les présentations de juin qu’une année, je me suis dit : pourquoi pas moi ? Et j’ai intégré l’atelier qui me paraissait le plus naturel pour moi : l’atelier chant. Je ne dirais pas que ce fut facile. Mais un jour, émotion intense, transport : ma voix se déployait, c’était magique.
J’apprécie depuis longtemps le travail d’Anne qui guide chacune et chacun dans la recherche de son instrument vocal. Elle est l’architecte de cet atelier théâtre-chant si particulier et si précieux et nous a fait parcourir divers répertoires, baroque, classique, contemporain et de variétés (pour exemple les airs baroques de Dowland avec les « tubes » des Beatles).
Je suis entrée dans le théâtre par la langue, par la musique de la langue.
J’ai rencontré des textes forts, politiques, jubilatoires, métaphysiques qui m’ont marquée et m’accompagneront toujours, Stefano Massini et la financiarisation du capitalisme, la crise et la chute de la banque des Lehman Brothers (avec Louise et Clémence), Howard Barker : la boucherie de la première guerre mondiale et l’affairisme d’un « brave » type avec Youlia (et aussi avec elle la découverte de Bouchard), Hanokh Levin et ses écrits provocateurs, satiriques et politiques, Quai Ouest de Koltès et tant d’autres textes et auteurs avec Yaël. Mention spéciale pour la forme cabaret (Cabaret Levin et Cabaret monde) qui permet d’éviter les relais pour les comédiens amateurs.
J’ai aimé le travail de « décorticage » de Yaël sur les textes, apprécié le travail d’acteur et le grand souci pédagogique qu’elle a de faire progresser chacune et chacun et de faire groupe.
Et merci pour le blog, bel outil, belle réalisation !
Je me souviens avoir chanté en suédois, hongrois, russe, arabe, anglais, allemand, italien (je dois en oublier) et bien sûr en français, quel voyage !
Je me souviens de la pauvre fille de 17 ans balancée sur le marché de l’amour qui chantait « Schliesslich bin ich ja auch ein Mensch » (Et en fin d' compte, je suis un être humain) dans Nana’s Lied de Kurt Weill ….
Je me souviens avoir chanté et joué avec une canne, suite à une fracture malencontreusement arrivée au début d’un mois de juin et des échanges nombreux avec Anne et Youlia qui ont mis en place un plan B en me réservant malgré cela une place pour la présentation, ce qui a sans nul doute contribué à une guérison rapide ! Merci à elles.
Je me souviens de l’évêque dans L’amour d’un brave type de Barker : Pourquoi Dieu aime la souffrance, celle-là, on me la pose toujours …
Et je me souviens des rires du public, quel pied ! dans le cabaret Levin (J’aimerais vous raconter comment j’ai rencontré mon mari……)
J’ai appris à lire du théâtre contemporain, c’est formidable !
J’ai appris à écouter différentes interprétations de morceaux de musique et à affiner mon écoute, super !
Pour moi, ces ateliers, ce sont des rencontres (d’univers, d’auteurs, de compositeurs, de soi, des autres), des émotions intenses, des amitiés précieuses qui perdurent, le tout – grandement appréciable et souhaitable - dans une grande diversité socioprofessionnelle, socioculturelle et intergénérationnelle.
Et une rencontre avec le grand plateau de ce superbe lieu qu'est la Manufacture. Merci à toute l’équipe du théâtre et à tous les profs, sans oublier ceux des ateliers enfants et adolescents qui nous offrent chaque année de si jolies choses.
... Espace de liberté... de rencontres... de vie.... ces courts moments passés parmi vous m'ont touchés.
L'esprit d'Antoine Vitez s'y ballade encore... Je reviendrai.
Lieux vital.
Forza !
Pour moi, cela n'était certainement pas un acte anodin de m'inscrire aux ateliers du Théâtre des Quartiers d'Ivry.
Ce lieu a toujours fait référence à cette volonté de proposer pour TOUS des ateliers d'art dramatique, tout en garantissant une exigence dans le travail qui ne se dément pas lors des présentations de fin d'année.
Il y a eu des rencontres magiques avec les autres apprentis comédiens qui se sont muées pour un temps, en frère de joie, frère de peine, des frères de rien et même si beaucoup sont partis, je jure que je me rappelle de la plupart d'entre eux.
Mais j'ai l'impression que bien des années après mes premiers pas sur une scène, le plaisir d'y jouer est une émotion toute récente.
Et ça, je le dois beaucoup à l'atelier de Yaël Bacry qui inlassablement nous invite à explorer nos âmes d'enfants.
Vous savez, "on dit qu'on s'rait"...... comme quand j'étais tout seul cow-boy aux Buttes Chaumont en train de combattre des armées entières d'Indiens et que même à la fin je pouvais être mort.
ENFIN jouir de cette liberté qui est là en nous et qu'il faut faire resurgir.
Cette LIBERTE retrouvée, quel pied !
Pour moi, les ateliers m'ont apportée de faire des rencontres avec des gens différents qui deviennent des amies parfois, de découvrir des textes que j'ai jamais lus, de jouer des personnages différents et de prendre plus confiance en moi...
Quelle joie de penser aux rdvs 2019 de l’atelier Chant ! Des vendredis soirs spéciaux. Echanges et émotions.
Gratitude pour ces cours bienveillants, dans lesquels chacun peut expérimenter son chant sans jugements. Cet atelier m’accompagne dans mon cheminement «Sonore ». Il me permet de découvrir, chercher et travailler sur mon corps autant qu’instrument. Il me permet aussi de lâcher prise et d’assumer ma voix car le chant en groupe reste un exercice difficile dans lequel on s’expose…Très bon exercice pour les grands timides
La bienveillance, les encouragements des professeurs ainsi que des élèves permettent à chacun de nous de progresser et de nous épanouir.
Alors pensées pleines de gratitudes pour clore cette année 2018 !
Mercis pour l’atelier chant de nous aider à trouver notre VOIX ! Que 2019 soit une belle année pour vous tous !
Le Roi Lear.... il y a si longtemps ! Souvenir inoubliable et impérissable !
Merci Yaël de ta générosité, de ta bienveillance, de ton intelligence du texte si rare. Quel autre lieu peut offrir aux amateurs que nous sommes un tel texte, une telle exigence artistique ?
Cette année là a été une année de REVE.
Une année où on se dit que les miracles sont encore possibles dans un monde qui ne tourne plus rond et dont la cruauté est sans limites. Ne détruisez pas ce lieu !
J'ai entendu un intellectuel français parler du bonheur il y a pas mal d'années et il disait qu'il était important que les humains ait un espace de créativité pour trouver le bonheur d'exister.
Moi cet espace de création je l'ai trouvé aux ateliers du TQI, lieu unique où avec l'aide de professeurs j'ai pu explorer depuis une vingtaine d'années la découverte de textes théâtraux du plus classique avec Shakespeare à Noëlle Renaude, de César Aria à Molière mais inutile de tous les citer tant mon exploration a été riche.
Faire les choses par amour du théâtre, des autres, des textes, de la recherche, de l'exploration, grâce à des hommes et des femmes de théâtre comme Christian Germain, Gilles Nicolas et Youlia Zimina.
Et s'autoriser grâce à eux un cheminement exaltant, des projets personnels et collectifs, apprentissage de la vie quoi !!!!
ah oui et leur générosité aussi, leur implication, leur énergie, tout ça quoi...
Travail du corps avec Gilles travail de la mise en scène avec Germain et bien sur du jeu du comédien avec les trois professeurs avec qui j'ai eu la chance de travailler.
Avec ce balancement permanent entre la vie du travail et la vie rêvée sur les planches, les deux se nourrissant irrémédiablemen
Cette histoire a pu se construire grâce à ce lieu unique de création pour les amateurs conçu par Antoine Vitez et porté par les professeurs que je viens de citer.
Cette aventure a pris une forme incroyable avec l'atelier chant…
Où est ce qu'il existe un lieu qui permet d'apprendre le chant lyrique sans connaitre une note de musique sur une partition, sans avoir aucun apprentissage de la musique tout court préalablement
Découvertes surprenantes de parties de son corps qu'on n'imaginait même pas, de sensations du souffle, de maitrise du son, tellement indispensable à une pratique théâtrale d'une part mais aussi à l'expression de ses émotions sur scène avec une intéressante maitrise de sa voix.
Ce n'est pas juste chanter, c'est apprendre à utiliser son instrument vocal et ouvrir un champ d'exploration pour le comédien… Quel pied !!!
Cette association d'apprentissages du jeu et de la mise en scène avec Germain Youlia et Gilles, de développement corporel avec Gilles et de chant et maitrise de son souffle avec Anne a permis une formation complète du comédien sans avoir l'obligation d'en faire son métier.
Cette aventure me permet d'aller chercher l'expression du bonheur dans ma vie et j'espère bien que ça va
continuer.
Merci à tous.
Chanter ! Apprendre à se servir de sa voix et de la musique.
C’était l’objectif de mon inscription à l’atelier de Anne et Pierre en 2017. Mais j’y ai trouvé et découvert beaucoup plus: j’ai participé et je participe encore cette année à la construction d’un spectacle Chant-Théâtre, à la fabrication, avec des élèves, certes enthousiastes, mais amateurs cependant, d’une scène où l’on peut fréquenter, par la voix et le piano, Rimsky-Korsakoff, Poulenc, Debussy, Jean-Baptiste Lully, Kurt Weill, et aussi Aragon, Eluard, Mallarmé.
Oser chanter «Le conte du Tsar Saltan» en russe, oser déclamer un poème d’Aragon sur scène, oser étudier «Eventail» de Debussy et Mallarmé, quelle joie, quelle fierté !
Oser chanter en solo, en duo, en chœur, faire groupe, faire ensemble, sans peur ni reproche ni jugement, oser en rire et oser en pleurer, quel plaisir !
Et surtout être accompagné, encouragé, enseigné par Anne Charvet-Dubost, «maîtresse chanteuse» et metteuse en scène hors pair, et par son complice Pierre Trocellier, qui vous explique d’un ton égal la géométrie du rythme, et vous joue le «Vol du bourdon» rien que pour le plaisir !
Voilà ce que j’ai découvert à l’Atelier-chant du TQI: une fabrique de l’artistique pour tous, où il n’y a pas de concours d’entrée, juste une audition, et des vocalises pour apprendre, où tous peuvent participer, doués ou pas, timides ou pas, sachant ou pas, où il s’agit d’efforts et de plaisir.
Merci Anne et Pierre, je suis fan de votre façon de transmettre et de faire de notre spectacle de fin d’année un bijou, une œuvre d’art, dont on peut être fiers.
D’abord, Stefano Massimi et sa
«Saga des Lehman Brothers», puis Marivaux, puis «Les liaisons
dangereuses», puis Koltès et son «Retour au désert». 4 années de plaisir et de
rencontres avec les auteurs, les textes, avec les copines-copains de l’atelier et
l’accompagnement bienveillant de Clémence et Louise. Et je continue, cette année, avec
Germain et Gilles, pour plonger dans «Incendies» de Wajdi Mouawad.
J’aime les ateliers du TQI, car c’est l’héritage d’Antoine Vitez, la qualité d’un CDN et l’exigence d’une équipe chaleureuse qui y croit. J’aime ce lieu magnifique qu’est la Manufacture des Oeillets, où je croise, dans les ateliers et au cours des représentations, des personnes de tous âges, de toutes catégories socio-professionnelles; les uns démarrent et découvrent le théâtre, les autres sont plus aguerris, et c’est l’échange...
Alors MERCI ! Rien de tel que les pratiques amateurs pour apprécier LE théâtre et initier de nouveaux publics.
"En coulisses"
Très courte pièce en un acte.
Personnages :
Raguine – La salle N°6 – Anton Tchekhov
Béné – Je suis Fassbinder – Falk Richter
Elena – Vania – Howard Barker
Alice – Les dents du serpent : citoyens & soldats – Daniel Keene
La Reine – Marie Tudor – Victor Hugo
Nora – Rois et Reine – Arnaud Desplechin
La mère – Sous le regard des mouches – Michel-Marc Bouchard
Sonia – Procès Ivre – Bernard-Marie Koltès
ACTE I – Scène 1
Raguine - Rares sont les hommes qui, à la fin de leur vie, n’éprouvent pas ce que j’éprouve aujourd’hui.
Béné - Ça veut
dire quoi, c’est la meilleure, il me traine en thérapie pour dire je t’aime !
Elena - Forcément, mais il y a tant de choses dans ce que l’on a dit qu’il aurait
peut-être mieux valu ne pas dire, tandis que…
Alice - Ce que tu peux raconter comme conneries ! Et toi, t’étais obligée de boire ?
La Reine - Vous entendez tous la question qui m’est faite, Mylords ? Vous allez entendre la réponse !
Nora - C’est facile pour toi. Tu fais la folle tu n’es jamais responsable de rien.
La mère - Oui, parce que juste avant de te retrouver il a fait un carnage avec sa carabine. Il a tué 47 porcs.
Sonia - Mais une putain n’a peur de rien, et surtout pas de la mort.
Personnages qui se répondent à travers les œuvres & les époques,
Le temps d’une saison, guidés par nos professeurs passionnés, ce sont nos corps, nos peurs et nos joies que nous leur prêtons,
L’année terminée, c’est un peu de chacun d’entre eux que nous emportons.
Ceci ne serait possible sans l’esprit de franche camaraderie, sans nos fous rires et nos verres partagés,
Tout simplement MERCI !
Je suis restée pendant 2 ans dans les ateliers du TQI (atelier de Yaël) et ce fut beaucoup plus qu'un cours de théâtre amateur comme j'en avais connus. C'est un travail d'une profondeur et d'une finesse incroyable, pendant lequel on se découvre. Yaël comprend et guide chacun vers le déploiement de son plein potentiel. La vie a fait que j'ai dû arrêter, mais je reprendrais sans hésiter si ma situation me le permet à nouveau.
J'ai vécu ces années là mes plus beaux moments sur scène et dans l'esprit de "troupe". Et le souvenir le plus fort demeure celui de notre travail sur Andromaque de Racine...
Merci Yaël et longue vie aux Ateliers du TQI !
Je suis venu pour le théâtre avec Yaël dont j'ai aimé l'humanité et
j'ai découvert le chant.Une grande passion est née que je dois avant tout à Anne dont la technique et la pédagogie me fait grandir,évoluer. J'aime entendre les voix de chacun qu'elles soient expérimentées ou neuves. J'adore entendre les progrès de chacun. D'un mot, d'une image, d'une phrase, Anne nous mène avec bienveillance vers une maitrise de notre instrument. Merci à Pierre aussi pour sa musicalité et sa patience .
Je trouve intéressant de voir à quel point les quatre cours de théâtre
adulte sont différents et complémentaires permettant à chaque élève de trouver ce qu'il cherche, de changer aussi d'approche théâtrale selon le prof. A début de chaque année je suis toujours impatiente de savoir quels seront les sujets de chaque atelier et d'entendre chaque prof parler avec passion de leur choix donnant ainsi envie de les rejoindre dans leur projets.
Bref le TQI est un lieu où je me sens bien. En plus on y fait plein
de nouvelles rencontres enrichissantes et des amitiés y naissent.
Merci
Huit ans déjà ! Huit ans que je retrouve tous les ans la troupe du TQI et ses différents professeurs. J’ai l’impression que c’était hier que j’ai commencé mon premier cours avec Claire. J’avais choisi à l’époque de m’inscrire au TQI après 3 ans d'atelier théâtral au sein de mon école. Et là, ce fut une véritable révélation. J’ai découvert un autre univers où le professionnalisme se mêle toujours au plaisir.
Tous les professeurs que j’ai eu (Claire, Agnès, Thierry, Frédérique, Joanna, Philippe, Hélène, Germain et Gilles) m’ont poussé (et me poussent encore) à me dépasser, à donner le meilleur de moi même, parfois dans le rire, parfois dans la douleur.
Ces cours m’ont aidé à me structurer. J’ai beaucoup appris, tant sur moi même que sur les autres.
Toutes ces années ont été l’occasion de belles rencontres et d’un éveil à la culture. En effet, les textes qu’on a joués sont toujours de belles qualités. Toute ma vie, je me souviendrais de L’abattage rituel de Gorges Mastromas, mis en scène par Hélène Avice. Mais aussi de mon monologue devant l’armoire dans La Cerisaie. Et que dire de nos fous rires en préparant la scène de la tortue à tête de veau dans Alice au pays des merveilles de Philippe et Joanna.
Une mention spéciale à Hélène qui m’a permis de dépasser certains blocages et à jouer de mes différences!
Au TQI je suis passé de pré-ado à jeune adulte et j’espère que cette aventure va continuer dans les années futures.
Mon histoire avec le théâtre remonte à plus de dix ans. Une amie, plongée depuis toujours dans cet univers, me tend la main et me tire hors de mon espace clos de mère célibataire. Dans sa petite association, je me laisse guider, je m'émerveille et retrouve des sensations depuis longtemps enfouies. Malheureusement, après deux ans, l'histoire se termine. Mais pour moi, il est maintenant impossible d'imaginer ma vie sans cette bouffée d'oxygène.
Je décide donc de faire le grand saut, sans chaperon, pour les ateliers du TQI. La boule au ventre, je me rends donc à la première réunion de présentation des professeurs. Mon choix se porte sur une dame brune, toute en rondeurs, simple, chaleureuse et bienveillante. Je découvre alors un premier auteur Hanockh Levin. De nombreux suivront : Ibsen, Racine, Shakespeare, Gorki, Eschyle, Molière, Koltès ….
J'ai appris à aimer ces textes qui me semblaient si ardus en écoutant Yaël, les raconter, les disséquer, soulignant l'importance des mots, les rendant universels. J'étais comme un oisillon attendant quotidiennement la becquée nourrissante qui lui donnerait suffisamment de force pour prendre son envol. Dans la nichée, certains planaient déjà bien au-dessus de moi et me donnaient le vertige. Je voulais si fort les rejoindre pour jouer avec eux ! Alors j'ai commencé à battre des ailes. Chaque sortie était une épreuve mais je m'éloignais de plus en plus du nid.
Il m'aura fallu dix ans, oui une décennie pour avoir confiance et trouver cette ivresse, cette liberté. Certains diront que j'aurais dû changer de cours, ne pas rester " comme une moule accrochée à son rocher", profiter de cette structure offrant la diversité, oser prendre des risques en découvrant d'autres pratiques. Mais prendre des risques, je l'ai fait ! En rencontrant l'homme avec qui je suis toujours, en réapprenant à faire confiance à mon corps accidenté. Découvrant, chaque année, des facettes, des possibles que je ne soupçonnais pas, apprendre à lâcher prise. Alors, NON, je n'en avais pas fini avec Yaël et je lui dis merci. J'ai découvert un monde plus grand dans lequel je me suis moi-même découverte . Mon histoire et celle du TQI sont liées.
J'y ai enfin trouvé la réponse à une question que mon professeur de français nous avait posé au lycée : Préférez-vous aimer ou être aimé ? En entrant au TQI je pensais "être aimé" et aujourd'hui je dis "AIMER".
L'idée de l'atelier théâtre-chant n'a pas été une évidence; je venais du conservatoire de musique donc plutôt instrumentiste que comédienne...
Il a fallu que j'apprenne à ne plus me cacher derrière mon
instrument et à sortir "ma" voix de "mon" corps-instrument en investissant ce
dernier; en le mettant littéralement "en scène", au sein d'un groupe (en tout
cas j'y travaille, promis !!!)
J'aime chaque semaine retrouver ce groupe (même mouvant avec les années) et partager ce moment exigeant et bienveillant.
J'aime l'idée que la musicalité d'une langue et des mots qui la
composent nous laissent la comprendre autrement que par le sens pur (en
particulier quand on chante une langue étrangère). Et
enfin, j'aime le fait que ce groupe, à la formation musicale et
théâtrale hétérogène, offre tant de possibilités, de partage, d'écoute et
finalement, d'unité (on apprend de tout et de
tous).
Merci
Faire du théâtre ! En voilà une idée ! Mais qu'est ce que cela signifie vraiment "faire du théâtre" ? C'est en ouvrant les portes de l'Atelier de Yaël Bacry, en octobre 2015 que j'ai compris : "faire du théâtre", c'est être ensemble, seul c'est impossible; c'est découvrir un texte, un auteur (en l’occurrence Hanokh Levin, magnifique); c'est (re)découvrir son corps, le sentir bouger dans un espace défini et " faire feu de tout bois"; c'est se laisser aller au fil des mots ou alors se battre avec eux pour qu'ils résonnent davantage sur le plateau; c'est se taire aussi et écouter les mots des autres; "faire du théâtre", c'est beaucoup de choses mais c'est surtout le regard, non pas du professeur, ou du maître, ou du sachant, mais celui du chef -de la cheffe- d'orchestre : sentir son regard bienveillant, sentir son amour pour nous, mi-comédien mi-amateur, sentir que l'on peut tout faire, tout essayer.
C'est chercher ensemble, comme des chercheurs d'or, et trouver ensemble la pépite, la vérité, sa vérité, être soi même parmi les autres. Voilà ce que c'est pour moi "faire du théâtre".
Merci Yaël.
Je me suis inscrite au TQI quand j'avais 9 ans, j'entrais en CM1. Ma sœur s'était inscrite deux ans plus tôt et je voyais qu'elle était contente quand elle rentrait de l'atelier, donc je l'ai suivie. Je n'attendais pas grand chose du théâtre, j'étais assez jeune, si ce n'était que de m'amuser et de rencontrer des nouveaux amis. J'ai commencé par le cours d'Hélène avec une magnifique pièce (Le Pays du Rien), on avait vraiment un groupe dynamique. Ma mère était surprise que ça me plaise autant vu que j'étais très timide et réservée à cet âge là.
Pendant les 10 ans où j'étais inscrite à l'atelier, j'ai appris un nombre incalculable de choses qui me sont aujourd'hui vraiment utiles ce dont je me rend compte que maintenant. Mais ce que j'ai vraiment appris c'est à prendre confiance en moi et à m'affirmer.
L'un de mes souvenirs le plus marquant c'est quand j'ai lu pour la 1ere fois la pièce qu'on allait jouer avec l'atelier de Gilles et Germain. C'était le film d'Arnaud Desplechin "Trois souvenirs de ma Jeunesse". On était un groupe de jeunes lycéens à peine a l'aise dans nos baskets et il fallait jouer des scènes d'amour, avec pour la plupart, des gens que je connaissais depuis des années. J'étais pas encore tout à fait a l'aise avec cette idée, mais Gilles et Germain ont su nous pousser à passer au delà de nos aprioris et à jouer cette magnifique pièce.
Je recommencerai 100 fois cette expérience qu'ont été ces 10 ans de théâtre, de plaisir, de rencontres, et je recommande vivement à tous le monde, quel que soit l'âge de participer aux Ateliers du TQI avec son équipe de professeurs aussi gentils que merveilleux !
Je suis habitant d'Ivry-sur-Seine depuis 1990 et fréquente le TQI depuis longtemps maintenant. Je suis tout nouveau dans cet atelier mené de main de maître par Anne Charvet-Dubost et Pierre Trocellier. Pour l'instant mes attentes sont récompensées et sont dans la droite ligne de ce que je recherchais.
Je suis musicien depuis maintenant de nombreuses années sans jamais avoir appris le solfège.
Maintenant que j'apprends à jouer de la clarinette, le solfège devient plus que nécessaire, et, l'instrument qu'est ma voix, il me titillait
de la faire travailler depuis un certain temps.
Quel n'a pas été mon bonheur de pouvoir m'inscrire aux Ateliers du TQI versus chant.
Depuis le début de cette année scolaire j'y trouve là une autre manière de me rapprocher de la lecture des partitions, et d'y découvrir leur
utilité, que je ne contestais pas, mais que je n'avais pas encore approchée sous cet aspect.
J'y trouve également un autre travail qui m'est bénéfique pour la clarinette, le travail du souffle. Non pas que je manque de souffle, mais
bien posé celui-ci me permet de tenir des notes ou de les exprimer de manière plus longue et plus ronde avec moins d'effort tant par la voix qu'à la clarinette.
Enfin deux aspects complémentaires, et, non des moindres, sont l'heure passé à faire des vocalises, un régal tant physiquement que
mentalement, et, le fait que tout se passe dans une ambiance très agréable et sans jugement des uns ou des autres pour une activité ou l'on se met en jeu devant toute
l'Assemblée.
Merci
Princesse Maleine de Maeterlinck, le Calderon de Pasolini.
Shakespeare... Autant de mondes que Yaël m'a fait découvrir
pour mieux en faire usage.
Expériences inoubliables que ces ateliers d'Ivry qui ont creusé des
sillons d'humanité dans lesquels je puise encore ma vie.
DEBUT
Par où commencer ?
Par le début, bien sûr. Je faisais partie d’une chorale lorsque l’on m’a chaudement recommandé les ateliers de théâtre adultes du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Je connaissais déjà le lieu pour être venu voir des spectacles. Je connaissais donc déjà l’ambiance, l’équipe, la programmation si riche et si diverse. L’exigence et la radicalité du discours utilisé. Mais je ne connaissais pas les ateliers à proprement parler. J’ai franchi le pas en m’inscrivant et alors, ce furent 11 années de bonheur coupable qui s’ensuivirent. J’ai adopté le parti-pris d’essayer un maximum d’atelier (et donc de professeurs) au cours de ma présence : Christian Germain et Gilles Nicolas, Elisabeth Chailloux et Hélène Avice, Yaël Bacry, Youlia Zimina et Vadim Sher, Clémence Barbier et Louise Loubrieu, j’ai donc alterné mes soirées de travail à Ivry-sur-Seine. S’ajoutent à cela 2 participations à des comités de lectures (l’un dirigé par Evelyne Loew, l’autre par Elisabeth Chailloux) ainsi que 2 master-classes (l’une dirigée par Stanislas Nordey, l’autre par Maïa Sandoz)… Comment retranscrire ici le bonheur que j’ai ressenti d’être entouré de gens compétents, motivés, exigeants, exaltants, déconcertants, originaux, amicaux, attachants… ?
JE LIS
Débarqué pour « faire du théâtre », comme beaucoup, ma première joie a été de découvrir qu’avant tout rôle, tout personnage, il y a un texte, un écrit, une parole d’un auteur. Alors, je me suis mis à lire (du théâtre). A découvrir. A m’intéresser à l’histoire des auteurs, des œuvres. Leur contexte, leur sujet, leur enjeu. A m’intéresser à la matière première qu’est le texte. A me forger une opinion, aussi, sur les textes lus ou vus. A aiguiser ma curiosité, ma culture théâtrale.
JE REGARDE
Et à voir du théâtre aussi. C’est le second enseignement de ma pratique aux ateliers ; de découvrir que le théâtre, ça se joue, ça se vit. Et pas seulement d’un côté de la salle en interprétant (la scène), mais aussi dans les gradins, en étant spectateur ! Et donc, qu’il faut en voir. Cela nourrit intellectuellement, spirituellement et physiquement le jeu et la réflexion lorsque l’on se destine à pratiquer en tant que comédien. Et quelle ne fût pas notre chance à nous, membres des ateliers, de bénéficier d’une si belle programmation chaque année renouvelée au Théâtre des Quartiers d’Ivry. L’intelligence des ateliers a été de toujours établir une passerelle entre la programmation des spectacles de la saison du théâtre et les thématiques abordées dans le travail au sein des ateliers. C’est surtout inspirant, amène au débat (et parfois à la controverse) et nourrit vraiment la réflexion propre du membre de l’atelier. C’est important.
J’APPRENDS
Ceci me conduit à ma troisième chose retenue : la qualité et l’éventail des possibilités des propositions faites à Ivry-sur-Seine. Quelle richesse ! Le dénominateur commun à chacun des professeurs est avant tout un savoir-faire, un professionnalisme et une exigence impressionnants. Ils sont volontaires, engagés, enragés. Alors, évidemment, être guidés, dirigés, corrigés par des pros, connus et reconnus, ça aide !
Chacun sa méthode, chacun ses sources d’inspirations, chacun ses auteurs fétiches, chacun ses marottes, et chacun ses groupies. Mais quel ensemble ! Je ne regrette pas un instant d’avoir voulu essayer tous les ateliers, au contraire ! Bien sûr je me suis senti plus à l’aise dans certains rôles abordés que dans d’autres, mais quel plaisir d’avoir tenté des aventures aussi différentes à chaque fois. Parce que finalement, cumulées, toutes ces expériences m’ont permis de mieux appréhender la matière théâtre, c’est-à-dire de voir qu’il n’y a pas qu’une seule voie pour avancer, mais qu’au contraire, un champ des possibles s’offre au comédien aspirant et qu’il va y arriver, indéniablement. Cette présence et cette bienveillance de la part des professeurs m’a toujours beaucoup touché et guidé. Je suis convaincu qu’en cela, l’héritage d’Antoine Vitez, son humanité, est vraiment transmis, toujours à l’heure actuelle.
JE SAVOURE
Et ceci m’amène au dernier point que je retiendrai de mon parcours au sein des ateliers adultes d’Ivry : la richesse des rencontres, le mélange, l’amitié des participants.
Dans le théâtre que j’avais pratiqué jusqu’à mon arrivée à Ivry, globalement j’évoluais dans une classe sociale très semblable à la mienne. En gros nous avions le même profil sociologique, les mêmes parcours, les mêmes âges. Quel choc (positif) ce fût à Ivry de découvrir ce si beau mélange des participants ! La multiplicité des profils en âge, en sexe, en activités, en classe sociale, en centre d’intérêts, en parcours de vie, en expérience théâtrale est LA richesse de cette institution. Oui, je me suis lié d’amitié avec des gens ayant le double de mon âge. Oui, je me suis à nouveau replongé dans les affres du Bac ou de l’entrée en fac lorsqu’une participante en était à ce stade. Oui, j’ai vu des camarades avancer dans leurs projets de vie personnelle pendant ce temps et changer de boulot, se marier, avoir des enfants. Oui, j’ai accompagné certains dans des périodes de souffrance. Oui, on m’a aussi pris sous des ailes quand je doutais de moi. Oui, j’ai des amis qui ont depuis arrêté les ateliers (ou la pratique théâtrale tout court) mais que je fréquente toujours et sans qui aujourd’hui je serai infiniment triste.
Je peux l’affirmer, des liens solides se sont créés parmi beaucoup d’entre nous ! Le hasard annoncé des inscriptions en début d’année permet, à chaque rentrée, de nouvelles personnalités, de nouveaux talents qui vont composer le projet à venir de l’année. Et c’est en cela que l’exaltation de pratiquer ensemble cette activité -jouer, interpréter, partager une scène, un plateau- est sans cesse renouvelée à Ivry-sur-Seine.
APRES
Aujourd’hui, je fais partie des anciens. Je veux dire de ceux qui sont passés par.
J’ai décidé depuis juin 2017 de faire place à de nouvelles recrues. De laisser une place à d’autres pour découvrir cette opportunité.
Je continue à fréquenter le lieu notamment par la programmation de saison du théâtre mais aussi par les liens qui m’unissent toujours à beaucoup de participants -élèves ou professeurs- présents.
Mais aussi, et surtout (!), une nouvelle aventure théâtrale à débuté pour moi depuis juillet 2014 : la création d’un Collectif théâtral fonctionnant et se produisant de façon autonome des ateliers ! Une nouvelle vie a commencé pour nous, majoritairement anciens membres des ateliers, qui souhaitions poursuivre l’aventure, un peu différemment. Il ne pouvait en être autrement tant le désir de théâtre est le plus fort ! Sans parler de celui de se retrouver. En cela, la saison 2010/2011 passée dans l’atelier de Yaël Bacry à travailler sur Hamlet de Shakespeare fût le déclencheur. Combinaison improbable entre un moment, un texte, un auteur, une troupe, un projet et un professeur qui a nécessairement influencé notre envie de revivre toutes ces émotions encore, encore et encore.
Alors comment conclure ?
En réalité, il n’y a pas de conclusion… C’est l’avenir qui s’ouvre maintenant à mes petits camarades et moi pour cette grande et belle aventure du théâtre qui se fait désormais pour nous à l’extérieur des ateliers adultes du Théâtre des Quartiers d’Ivry-Centre Dramatique National du Val-de-Marne. Les bébés que nous étions sûrement sont sortis de la couveuse. Les papillons sortent de leur chrysalide et s’envolent. Libres de déployer leurs ailes et de revenir régulièrement voleter autour du cocon ou du nid que représente pour nous l’atelier.
Vive l’atelier, vive le théâtre, vive la vie !
MERCI
Merci à Christian Germain et Gilles Nicolas de m’avoir accompagné lors de ma première année dans les ateliers (grâce aussi à Rainer Werner Fassbinder !) et d’avoir ouvert la voie, ma voie (voix ?).
Merci à Elisabeth Chailloux et Hélène Avice pour la diversité des rôles qui m’a été offerte pendant mes nombreuses années auprès de vous. Merci pour votre précision, votre justesse, votre avis et vos conseils. Merci d’avoir contribué à me faire aimer le théâtre à ce point. Je vous suis très reconnaissant.
Merci également à Clémence Barbier et Louise Loubrieu qui ont pris le relais et cette fantastique année vécue sur Chapitres de la chute-Saga des Lehman Brothers de Stefano Massini.
Merci infiniment à Youlia Zimina et Vadim Sher de m’avoir fait confiance à deux reprises sur des projets si marquants. Le rôle de Jules créé pour moi dans La Salle 6 d’Anton Tchekhov restera à jamais gravé en moi. Merci aussi pour tous les à-côtés si joyeux (alcoolisés ou non) vécus avec vous.
Merci enfin, chère Yaël, pour ta patience et ton obstination à me porter toujours plus haut. Merci de m’avoir consacré du temps hors et sur plateau pour réussir à faire sortir de moi ce qui avait du mal à s’épanouir. Merci de cette folle ambition de monter des projets tous plus audacieux les uns que les autres. Et merci d’avoir été à l’origine de la rencontre des membres du Collectif Le Safran, qui n’existerait pas sans vous tous.
Pour terminer, je remercie ici aussi les responsables des ateliers que j’ai connus (Maria, Marie et Marie), ainsi que le personnel au sein du Théâtre des Quartiers d’Ivry (notamment Géraldine).
Je suis nouvelle au TQI depuis cette année. Je suis dans le groupe de Louise et pour le moment, chaque lundi est le jour de la curiosité, d'une intensité et de nouveauté à la fois intellectuelles et à la fois corporelles.
Je suis contente d'avoir trouvé cet atelier et j'espère que ce dernier continuera de nous apporter encore si belles choses.
6 ans déjà ! Inconditionnelle de Yaël, de ses mardis. Fidèle aussi au petit noyau dur d'anciens qui participe grandement à l'identité et à la qualité de ce cours. Chaque année une aventure différente, pleine de découvertes. De belles rencontres, de nouveaux partenaires et puis Molière, Levin, Tirso de Molina, Euripide, Richter et tant d autres. Des découvertes donc mais aussi des permanences. De la bienveillance en diffusion constante de Yaël, des élèves. Cliché certainement, mais c'est elle qui nous permet d'oser, de troquer pour quelques heures le masque social contre celui des personnages, de ne pas craindre le ridicule, de se sentir en confiance dans ce laboratoire hebdomadaire. Une générosité. Des heures et des heures passées par Yaël en cours ou devant son écran (et pas que pour les doodles) et offerte lors des répétitions à l'extérieur, en plus, toujours en plus et toujours plus. Oui de l'exigence pour le rendu final mais surtout pour chacun d'entre nous.
Et puis une liberté, vraie. Une acceptation de chacun tel qu'il est et, croyez-moi, on en est des personnalités, sacrément hautes en couleurs, parfois agaçantes, souvent attachantes et toujours très différentes. Pas simple de s'adapter à tout ce petit monde, de réussir à créer une alchimie et de permettre que nous puissions tous avoir notre mot à dire. Car oui la « co-construction » prend là son sens.
Ah j'oubliais un ingrédient: l'impression de joyeux bordel qui arrive toujours à quelques semaines du Jour J. Car tout est en constant mouvement jusqu'à la toute fin. Alors, certes, au départ c'est un peu déconcertant mais une fois la confiance instaurée et avec le témoignage et la sérénité des habitués, on y va les yeux fermés. Et le plaisir d'être femme, homme, jeune, vieille, garce, pure, fille, mère ...
Il y aurait tant de choses à dire de ce sacré frichti. Si une toute dernière: j'espère pouvoir le retrouver encore de nombreuses années. Si pour Hitchcock « Le théâtre, c'est la vie », le cours du mardi l'illustre à merveille et pour beaucoup d'entre nous c'est notre bouffée d'oxygène.
Voici de quoi je peux témoigner de les expériences au TQI.
J’ai une position privilégiée en ce sens que j’ai choisi en arrivant au Tqi, de participer à un atelier différent chaque année. J’ai donc commencé en septembre 2013 par l’atelier de Youlia, pour poursuivre en 2014 par celui de Clémence et Louise, puis enchaîné par celui de Germain et Gilles pour enfin rejoindre Yaël. Je m’étais dit tout au long de ces années en me rendant compte que je ne pouvais pas choisir à partir de la qualité pédagogique des professeurs, tant chacun.e nourrissait l’art dramatique d’un talent « inévitable », que finalement je porterai mon choix pour ce qui concerne ma cinquième année aux ateliers en fonction de l’auteur vers lequel irait mon inclination. C’est alors que ces génies de la farce (dans tous les sens du terme) décidèrent alors de ne traiter qu’un seul et unique auteur : Koltès. Ne riez pas mais ceci me rendit fou tel le caméléon que l’on pose sur un tissu en tartan ! Alors j’ai réitéré ma boucle et suis retourné chez Youlia.
Cette année je me suis absenté car je suis une formation qui m’emmène jusqu’à 21h tous les jours de la semaine.
Mais comme vous me manquez !
Belle et heureuse année !
J'ai eu la chance de rejoindre le groupe de Yaël pendant deux ans, 2015-2017, et de découvrir grâce à elle de nombreux auteurs contemporains, en particulier Hanoch Levin. Elle nous a fait entrer dans sa vie, dans sa sombre comédie humaine et Hanoch Levin est devenu le ciment de notre groupe. Le format du cabaret était parfait pour révéler la dimension de cet auteur et nous avons pris un pied incroyable à le faire!
Merci Yaël c'est inoubliable.
La deuxième famille.
En aménageant à Ivry il y a 5 ans, j'ai découvert l'existence des cours adultes du TQI et je m'y suis inscrite. Depuis, j'ai fondé une famille et j'ai deux enfants mais j'ai aussi rejoint une famille: celle des ateliers: des jeunes, des vieux de tous les milieux, des enfants et leurs parents, des professeurs qui ont eux-mêmes été élèves, des décès, des naissances, un enchevêtrement de gens animés par l'envie de partager, de vivre ensemble le spectacle vivant.
Longue vie à ma deuxième famille et merci à Elisabeth de l'avoir portée aussi longtemps.
J'avais eu une première expérience des cours de théâtre un peu décevante et j'avais laissé tombé. Quelques années plus tard, j'ai découvert les ateliers du TQI. Les inscriptions sont une vraie course contre la montre à la rentrée de septembre et il n'est pas toujours possible de tester tous les ateliers de la semaine pour faire son choix. J'ai donc appelé le TQI pour me renseigner sur les professeurs, et on m'a parlé du cours de Yaël. Ce qui m'a attiré dans ce qu'on m'a dit de son cours, c'est qu'il s'agissait de quelque chose d'intérieur, de viscéral. Le corps et l'émotion. C'est exactement ce que je recherchais et je n'ai pas été déçu.
Plutôt réservé, Yaël est venue me chercher, elle m'a bousculé et m'a aidé à trouver peut-être une justesse, en tout cas une envie de jouer ! A vivre le texte, à se l'approprier. Je ne la remercierai jamais assez de son exigence, de son professionnalisme, de sa disponibilité et, surtout, de son dévouement ! Yaël n'a jamais compté les heures passées à nous faire répéter des week-ends entiers pour préparer la représentation de fin d'année.
Avec Yaël, j'ai découvert le plaisir de jouer à être quelqu'un d'autre, et pour ça, Yaël, je te dis merci !
Je suis un petit nouveau au TQI depuis cette année. J’ai eu la chance d’avoir une place dans le groupe de Yaël, chose que je n’aurais même pas envisagé l’année dernière. Ce début d’expérience est pour moi très enrichissant et totalement salvateur.
Merci.
J'ai participé aux cours de Yaël Bacry durant l'année 2017-2018 et cette expérience a été pour moi extrêmement enrichissante.
Cela fait dix ans que je travaille autour du métier de comédien (en tant qu’assistante d’agent, puis en tant qu’assistante de directeur de casting), et j’ai toujours été passionnée par ce métier. J’avais besoin d’en savoir plus, de ressentir, de me mettre à la place de…
Faire ce métier, c’est tout d’abord aimer la Culture. Cette année de théâtre au sein du TQI m’a fait découvrir
KOLTES, que je connaissais, bien évidemment, mais seulement de nom. Je n’avais jamais creusé, jamais lu une seule de ces pièces, et j’ai découvert en ces textes tout un univers incroyable,
toujours d’actualité, cru et nécessaire.
Faire du théâtre, c’est surtout un travail sur soi-même. Forcément, je le savais, mais je ne l’avais jamais autant ressenti. J’y ai appris tellement ! Comment trouver le personnage en
soi-même, sans avoir besoin de le fabriquer de toutes pièces ; savoir s’imposer dans l’espace ; oser tenter de nouvelles choses, sans craindre de paraître ridicule. Et puis bien
sûr, apprendre à gérer le stress avant de monter sur scène ; savoir affronter ses peurs.
Être dans une troupe, c’est aussi avoir un sentiment d’unité. Au début on a juste quelques lignes sur une feuille
blanche, puis ensemble, on arrive à monter toute une pièce, à l’adapter, lui donner vie, corps et âme ! Ensemble, nous avons débattu, créé, avons eu des désaccords, avons noué des liens,
partagé tant de choses. Il y a tant d’émotions qui nous envahissent lors de l’applaus final, c’est magique : on revoit toutes ces heures de répétitions que nous avons eues, tout ce
travail fourni, toutes ces difficultés surmontées, et finalement on se dit qu’on peut en être bien fier, car tout ça, c’est nous, tous ensemble, qui l’avons fait ! C’est notre
pièce.
J’ai pratiqué le théâtre lorsque j’étais adolescente au lycée, j’ai toujours aimé ça. Mais le fait d’avoir une vraie professeure, dont c’est vraiment le métier, passionnée, qui vit pour et
par le théâtre, qui te fait ressentir la nécessité de celui-ci, ça, c’est vraiment de l’immersion totale et c’est une chance que le TQI peut offrir aux Ivryens. C’était pour moi un immense
honneur de jouer dans ce lieu magnifique chargé d’histoire, entourée de réels passionnés et professionnels.
Avoir accès à la bibliothèque du TQI et aux livres d'Adel Hakim est également une chance inouïe, une richesse sans
nom.
Le système de quotient familial permet également d’adapter le prix des cours au niveau de vie des élèves, et je trouve cette initiative absolument géniale. S’il n’y avait pas eu cela, je
n’aurais peut-être pas pu me le permettre et il est nécessaire de pouvoir donner accès à la culture à tout individu, quelque soit son niveau social.
Je pensais m’inscrire à un cours amateur, j’ai reçu des cours professionnels et j’en garderai à jamais des souvenirs magiques ! Merci Yaël, merci à mes coéquipiers, et merci à toute l’équipe du TQI d’exister.
Mes années de TQI
Au moment de ma retraite, j’ai cherché comment occuper mes loisirs et j’ai pensé qu’il me serait facile, après mes années de consultant formateur en Entreprise d’intégrer une troupe de théâtre amateur mais j’ai rapidement compris que sans un minimum de formation cela me serait difficile voire impossible. Une amie m’a alors parlé du TQI que je suis aller découvrir lors de la présentation de fin d’année : le spectacle m’a enthousiasmé et dès septembre, je m’inscrivais. C’était en 2000 et j’ai fait mes premières armes dans l’atelier de Dominique Bertola en travaillant «Le Silence» de Nathalie Sarraute. Et depuis je n’ai plus cessé de m’inscrire jusqu’en 2015.
Ce parcours de 15 ans m’a permis de découvrir tous les ateliers, sauf celui du chant. J’ai au ainsi pu travailler sur les textes de Noêlle Renaude avec Elisabeth Chailloux , sur Becket avec Christian Germain et Gilles Nicolas, sur Médée de Christa Wolff puis sur les pièces de Falk Richter avec Youlia Zimina.
J’ai eu l’immense chance en 2002 de faire partie de l’équipe d’élèves du TQI qui complétaient la troupe professionnelle pour «Au Bois Lacté» de Dylan Thomas mis en scène par Xavier Marchand. Cela m’a permis de découvrir ce qu’est l’intense émotion d’être sur le plateau, de participer à une «vraie» représentation.
Ensuite c’est surtout avec Yaël Bacry que j’ai continué mon parcours au TQI, parcours qui m’a mené de Maeterlinck à Hanoch Levin, en passant par Euripide, Gorki, Molière, Ibsen, Shakespeare. Avec Yaël, grâce à ses qualités de pédagogue et à sa volonté de faire progresser chaque participant, j’ai appris à contrôler mes émotions, à les mettre au service du personnage que je suis censé incarner. Je me suis rendu compte qu’il ne suffit pas de connaître un texte mais qu’il faut le comprendre et que, sur le plateau, être juste c’est être capable d’adapter sa propre personnalité au sens profond de la scène et du personnage.
Le rôle du fantôme du père dans Hamlet a été pour moi la plus forte émotion. Ce spectacle autour d’Hamlet a d’ailleurs été pour beaucoup un événement marquant et est à l’origine de la création d’une troupe qui s’est constituée en 2013 et avec qui j’ai travaillé pendant 3 ans et qui continue mais… hélas sans moi car je n’ai plus l’énergie nécessaire.
Mon parcours au TQI a été un réel bonheur, toujours renouvelé quelque soit le professeur, quelque soit l’auteur abordé, mais plus ou moins intense selon une alchimie subtile qui engendre une plus ou moins bonne adéquation entre ma propre personnalité et le travail proposé.
Je dirais aussi que chaque représentation de fin d’année génère une forte frustration du fait de son unicité : une petite heure de présentation pour une année de travail !
Pour conclure, je me permets de dire que les Ateliers du TQI sont exemplaires pour plusieurs raisons:
-la diversité des responsables d’atelier, chacun ayant ses propres approches, ses propres méthodes
- la composition des groupes qui sont véritablement inter-générationnels, ouverts à tous
- la diversité des formes théâtrales abordées
- la qualité remarquable des plateaux de la Manufacture qui, peut être, pourraient être mis plus souvent à la disposition des ateliers